• -QUOI????

    La colère de Reodwen suffit à trembler les murs, pourtant si solide de son palais. Les gardes s'affaissèrent encore un peu plus en songeant à la punition qui les attendait. Le jeune elfe se massa les tempes, une migraine le gagnant petit à petit. Et vous me dites qu'elles ont disparues en empruntant un ancien passage qui mênerait à la surface?

    -C'est cela même, mon prince.

    -Je croyais pourtant avoir donné l'ordre de faire boucher cet accès.

    -Et nous l'avions fait mais les coups répétés de cette satanée guerrière a affaibli cette réparation qui était encore trop jeune pour supporter une attaque de ce genre. Si vous le souhaitez, nous nous lançons dans l'heure à la poursuite de ces fugitives.

    Un petit sourire sarcastique se dessina sur les lêvres de Reodwen.

    -Et avec quelle armée je vous prie?

    -Celle que vous accepteriez de nous prêter.

    Cette fois, ce fut un rire grave et franc qui accueillit leur réponse. Perplexe, les deux gardes se regardèrent brièvement. Une fois que le rire se fut éteint, l'elfe leur accorda un regard moqueur et pourtant sévère.

    -Mon propre commandement a échoué. Et vous croyez vraiment que une petite section suffira? Ca suffit, je vous ai assez vu pour le moment, retournez à vos postes.

    Nouralina, jusqu'alors restée dans l'ombre s'avança, le regard interrogateur.

    -Pourquoi ne pas avoir demandé un détachement? L'altruisme ne fait pas partie de tes priorités, il me semble.

    Le menton sur ses deux mains croisées, il soupira et lança comme si sa réponse était une évidence :

    -Les partisans de Cenwell et tout ces rebus qui n'attendent qu'une faiblesse pour nous détruire vont sûrement en profiter. Je veux être sûr que la cité sera bien protégée. Quand à ces deux teignes qui se sont échappées, ce n'est pas une grande perte, elles se détruiront toutes seules. Pour ton information, sache que ce monde de surface est la cause de notre décente. Les humains ont fini par nous détruire à petit feu et quand notre race s'en est rendu compte, la moitié de notre peuple avait déjà été contaminé par la folie de ces humains et par leur soif de pouvoir.

    -alors tu as dû y faire énormément de décente, rétorqua Nouralina d'un ton moqueur.

    Reodwen éclata de rire.

    -Il est temps pour nous de profiter de ce départ. Sapons le moral de ces troupes avant même qu'il ne remonte.

    -Tu veux les faire passer pour morte?

    -Sûrement pas. Têtue comme elles sont, elles réapparaitront un jour ou l'autre et alors leur simple apparition pourrait créer une cohue qui détruirait tout nos efforts en quelques instants. Et imagine la réaction de ses parents à ces moments là. La simple compassion peut avoir des effets étonnants, du moins lorsque l'on est faible. D'autres parents pourraient se mettre en tête, une fois la joie des retrouvailles passées, de venger la douleur provoquée par mon mensonge.

    Voyant que Reodwen prenait une pause pour réfléchir, Nouraline prit à son tour la parole.

    -Pourquoi les craindre si ils sont si faibles? Un faible les en permanence... seul un fort peut régresser.

    -Le fais tu exprès? L'espoir est la plus puissante des drogues ! Si ce retour leur fait croire un monde meilleur, alors c'en est fini de nous. Et puis, elle serait capable de les remotiver, obstinée et contrariante comme elle l'est. Non, il est préférable de prendre les devants dans cette affaire, en brisant dès le début tout les espoirs. L'espoir se base sur la confiance. Alors détruisons cette confiance ! La confiance de ses partisans est basé sur le courage de cette petite peste, alors faisons la passer pour un pleutre ! Comme les dieux nous ont dit : le désespoir est enfant de la peur. Je compte sur toi pour répandre la rumeur de son évasion mais précise bien que cette fuite est totale. Utilise donc un golem pour remplacer le partisan mort et présenter la mort comme la cérémonie publique de l'année !!!

    Nouralina s'inclina une fois et prit le chemin de la porte non sans avoir remarqué le ton admiratif dans la voix de reodwen chaque fois qu'il mentionnait le nom de la guerriere.

    "Encore une faiblesse que nous allons devoir combler, quand cessera t il de vouloir ce qu'il n'aura jamais.


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :